Primé à Venise, le film de Ziad Doueiri est interdit en Palestine et en Jordanie ; à son retour de la Mostra, le réalisateur libanais a été arrêté à Beyrouth ; Pentagon Papers vient d'être retiré de l'affiche à Beyrouth parce que Spielberg est juif...
Dans L'insulte, le réalisateur ne prend pas parti entre Toni, le chrétien libanais et Yasser, le réfugié palestinien mais dénonce le massacre étouffé de Damour en 1976, où plus de 500 civils chrétiens ont été assassinés par des milices palestiniennes...
Le réalisateur s'est inspiré d'une altercation entre lui et son plombier pour imaginer le scénario de son film...
Parti d'un simple différend entre Toni et Yasser au sujet d'une gouttière, le conflit s'installe, se durcit sous les péroraisons des avocats et tourne à l'affaire d'Etat au grand dam des femmes des deux protagonistes...
Face au sanguin Toni (extraordinaire Adel Karam), le réservé Yasser (tout aussi extraordinaire Kamel El Basha) tente de ne pas perdre la face... mais l'orgueil des deux hommes les entraîne dans un procès dont les enjeux les dépassent...
Le film commence comme une farce mais prend rapidement toute sa dimension universelle lorsque la mémoire nationale refoulée remonte à la surface !
A voir pour saluer le courage de Ziad Doueiri !