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Route 66

Route 66

Prenez vos bécanes pour aller au cinéma, voir des pièces de théâtre, admirer des expositions...

Publié le par Hlène
Publié dans : #cinéma

Le film démarre en 1939 lorsque Billie Holiday interprète Strange fruit au Café Society, premier club de jazz new-yorkais sans ségrégation...

Il s’agit à l’origine d’un poème, Bitter Fruit, écrit en 1937 par le Juif américain Abel Meeropol, dans The New York Teacher, une publication du syndicat des enseignants.
Meeropol avait écrit ce poème après avoir été bouleversé par une photo prise par le photographe Lawrence Beitler du lynchage de deux jeunes Afro-Américains, Thomas Shipp et Abram Smith. Accusés d’avoir tué un homme blanc et violé sa petite amie, ils ont été pendus par une foule blanche qui avait pénétré par effraction dans la prison pour s’emparer d’eux. Abel Meeropol et sa femme Anne ont mis le texte en musique, et la chanteuse noire américaine Laura Duncan l’a interprété sous forme de chanson.
Les paroles de la chanson rappelèrent à Billy Holiday son père, mort de s’être vu refuser l’accès à l’hôpital parce qu’il était noir.

Le gouvernement s'émeut des paroles de Strange fruit qui dénonce le lynchage des afro-américains en toute impunité et demande à Billie Holiday de cesser de chanter cette chanson, très différente de son répertoire habituel - ce qu'elle refuse !

Déterminé à la faire "tomber", le chef du bureau des narcotiques Harry Anslinger (Garrett Hedlund parfait dans le rôle), va utiliser son addiction à la drogue pour infiltrer à ses côtés l'agent Jimmy Fletcher (émouvant Trevante Rhodes) qui, après un premier succès qui se traduit par l'arrestation et l'emprisonnement de Billie Holiday, va tomber amoureux d'elle...

Le réalisateur Lee Daniels a fait appel à Andra Day  pour interpréter la grande Lady Day ; pour mieux épouser le rôle,  la chanteuse a perdu 20 kg, s'est mise à boire et à fumer et a chanté l'ensemble des titres en direct alors qu'elle devait être enregistrée en play back !

Une performance d'actrice, une voix jazzy énergisante, de magnifiques robes réalisées par Prada... mais un film un peu long (2h08) pour ne retracer qu'une infime partie de la biographie de cette femme à l'enfance sacrifiée dont les succès et les excès ont fait la une de la presse durant 20 ans ! 

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Après Les chansons que mes frères m'ont apprises et The rider, la réalisatrice Chloé Zhao a décidé de témoigner sur les laissés pour compte du rêve américain en adaptant le livre éponyme Nomadland, Surviving America in the twentyfirst century de la journaliste Jessica Bruder...

Suite au décès de son mari et face à l'effondrement économique d'Empire (Nevada du Sud) où elle vécut très heureuse, Fern (formidable Frances McDormand) décide de tout quitter pour prendre la route à bord de son vieux van personnalisé...

Nous la suivons de campements en petits boulots, de galères en moments de bonheurs fugaces,  le long des routes qui se perdent à l'horizon des paysages grandioses et vides de l'Ouest américain...

Nous partageons avec Fern cette vie de petits riens illuminée par les rencontres avec d'authentiques précaires qui ont pris la route suite à la crise de 2008 et s'entraident pour survivre aux conditions météorologiques extrêmes, aux pannes et à la maladie qui s'invite sans prévenir...

Frances McDormand s'est complètement impliquée dans ce film en vivant dans une camionnette durant 4 à 5 mois, en travaillant comme ouvrière successivement dans un centre de commandes Amazon, une usine sucrière au Nebraska, une cafétéria d'un parc touristique puis comme responsable d'un camping d'un parc national...

Tous ces éléments réunis concourent à donner à Nomadland une sincérité poignante et poétique qui ne vire jamais au misérabilisme et nous embarque dans cette vie nomade qui devient à elle seule une vraie raison pour continuer à avancer malgré la dureté du contexte économique et social...

De magnifiques figures de femmes : Swankie, Linda... dont les visages et les corps racontent leurs combats, des paysages à couper le souffle, une héroïne oscarisée, du vrai cinéma sur grand écran !

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Florian Zeller a décidé d'adapter au cinéma sa pièce à succès Le père, créée au théâtre Hébertot à Paris en 2012 avec Robert Hirsch dans le rôle titre...

La version cinématographique écrite en anglais pour Anthony Hopkins a été récompensée de deux oscars dont celui du meilleur acteur pour l'interprète de ce scénario magistral...

Le premier long métrage du dramaturge nous fait vivre l'inexorable descente dans la démence sénile d'Anthony (Anthony Hopkins bouleversant), un brillant ingénieur, père de deux filles dont Anne (formidable Olivia Colman) qui tente de l'accompagner dans ce voyage que personne ne voudrait entreprendre...

Mêlant habilement le présent et le passé récent, le scénario nous trompe en nous enfermant dans l'esprit de cet homme qui se veut toujours séduisant mais qui peu à peu oublie, mélange, confond, se défend, fait une dernière pirouette... puis s'abandonne...

Le film est une exercice sans faute sur la perte : la perte de soi que l'on veut retarder par tous les artifices, la perte d'un enfant que l'on veut oublier pour mieux la supporter, la perte d'un amour raté entre un père et sa fille...

The father est à voir absolument : pour le jeu des deux acteurs qui sont aussi fabuleux l'un que l'autre, pour la mise en scène dans l'appartement, en fait dans deux appartements qui se ressemblent dans leur style so british mais dont les légères différences nous désorientent, pour l'exercice de magie autour de la montre dont Anthony dit ne jamais se séparer mais qui disparait toujours...

Dommage que la fin ne soit pas plus resserrée pour mieux capter notre empathie face à cet homme qui se perd et se raccroche à son enfance !    

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Hospitalité est un long métrage inédit de 2010 réalisé par le japonais Köji Fukadan , le premier d'une série de quatre films dont les sorties sont prévues en juin et juillet...

A travers cette comédie  déjantée, le cinéaste nous parle du problème de l'immigration dans son pays : le Japon est en effet le quatrième pays du monde à accueillir le plus de travailleurs étrangers (2,5 millions de personnes) ; pourtant, le gouvernement du pays affirme catégoriquement ne pas vouloir accueillir d'immigrants. En ce qui concerne les réfugiés, leur taux d’acceptation est inférieur à 1%, un chiffre extrêmement bas comparé à celui des autres pays développés.

L'intrigue se déroule en plein Tokyo, non loin d'une friche surplombée par un échangeur autoroutier et squattée par des sans abris et des clandestins...

La maison de Mikio (Kenji Yamauchi) qui abrite sa petite entreprise d'imprimerie et sa famille composée de sa petite fille, sa jeune compagne et sa sœur récemment divorcée... est le personnage central du film...

Le spectateur y est invité à partager le quotidien de cette famille ordinaire dont la vie va se trouver bouleversée par l'irruption de Kagawa (Kanji Furutachi), une ancienne relation de Mikio, à qui ce dernier va offrir le vivre et le couvert !

De scène en scène, Kagawa se révèle être un séduisant mais dangereux parasite doublé d'un passeur de migrants... qui va transformer la modeste maison traditionnelle en un joyeux et pagailleux phalanstère !

Une fable loufoque et insolite pour dénoncer la méfiance envers tout ce qui est étranger !

 

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