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Route 66

Route 66

Prenez vos bécanes pour aller au cinéma, voir des pièces de théâtre, admirer des expositions...

Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Adapté du roman d'Alain Jaspard Pleurer des rivières, "Le sixième enfant" nous parle avec justesse du désir puissant de maternité...

Anna (formidable Sara Giraudeau), jeune avocate de 39 ans se désespère de ne pas pouvoir avoir d'enfant...

Son mari Julien (Benjamin Lavernhe), avocat au pénal assure brillamment la défense de Franck (Damien Bonnard), un ferrailleur coupable de coups et blessures et lui propose de le raccompagner chez lui à la sortie du tribunal...

Julien et Anna (qui conduit la voiture,) se retrouvent donc dans un camp de gitans à Aubervilliers où Meriem (Judith Chemla), la femme de Franck leur propose de venir prendre une bière dans leur caravane...

Le courant passe entre les deux femmes pourtant si différentes : l'une bobo parisienne en mal d'enfant, l'autre appartenant à la communauté des gens des gens du voyage et mère de cinq enfants...

Quand Franck quelques jours plus tard demande à Julien de le recevoir dans son cabinet, l'avocat est stupéfait de l'entendre lui proposer de leur "donner" le sixième enfant qu'ils attendent car ils sont trop pauvres pour assurer sa subsistance...

Anna réagit comme son mari, ils sont tous les deux juristes : la proposition de Franck et de Meriem s'apparente à un délit, cela s'appelle du trafic d'êtres humains..., ils ne peuvent accepter...

Sans porter aucun jugement sur ses personnages, le réalisateur Léopold Legrand nous fait partager le cheminement de la pensée des différents protagonistes qui se rencontrent à plusieurs reprises pour parler de "l'impossible" et notamment les deux femmes qui se lient d'une vraie et profonde amitié...

Avec un sentiment d'urgence qui n'est pas sans rappeler l'horloge biologique des femmes qui approchent de la quarantaine, le film nous émeut et nous attache aux questionnements les plus intimes de ces deux couples, jusqu'à nous faire totalement épouser le désir d'enfant d'Anna...

A voir absolument, pour Sara Giraudeau qui ne cesse de nous surprendre par l'éventail de son jeu d'actrice mais également pour les trois autres acteurs qui sont tous sensationnels !

 

 

 

 

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Publié le par Hélène
Publié dans : #théâtre

Guy Maruani, l'auteur de la pièce, a pratiqué et enseigné la psychiatrie durant cinquante ans, à Paris puis Bruxelles...

Fort de son expérience, il est convaincu que la psychanalyse reste la meilleure clé pour saisir les conflits, les contradictions et les angoisses que chacun affronte dans son existence...

Dans la pièce mise en scène et jouée par Marc Fayet dans le rôle du psychanalyste, il nous propose une séance analytique "flash" de six célébrités : Kafka, Jeanne d'Arc, Zorro, Kennedy, Marylin Monroe et Lady Diana...

Tout en écoutant le récit subjectif qu'ils font de leur histoire, récit tiré de documents authentiques, on suit le travail de l'analyste et la logique de ses interventions...

Dans un décor où le divan prend toute la place, les six saynètes de 10 minutes sont interprétées par Adrien Melin et Roxanne Bennett qui se glissent avec talent dans la peau des différents personnages...

Difficile de nous livrer la psyché de ces personnalités complexes en 10 minutes - nous sommes loin de l'analyse fouillée de la série"En thérapie", mais pourtant certains portraits sont très réussis : quand Kafka n'est que mal être, Kennedy nous séduit dans son désir de réaliser le rêve politique de son père, quant à Zorro il comprend vite qu'il peut être lui-même sans son masque...

Les personnages féminins sont moins réussis et c'est dommage car la pièce devient un peu bancale en alternant fulgurances amusantes et caricatures un peu forcées...

A voir jusqu'au 27 novembre !

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Rebecca Zlotowski a voulu dans ce film aborder un personnage dont le cinéma parle peu, si ce n'est en le caricaturant : la belle mère !

Virginie Efira incarne Rachel, une jeune femme de 40 ans, de confession juive, professeur de français dans un collège...

Rachel est bien dans son métier, bien dans sa peau, entourée d'amis mais tétanisée par le tournant de la quarantaine : Rachel qui a perdu sa mère jeune, veut désespérément un enfant...

Quand elle rencontre Ali (Roschdy Zem), elle se dit qu'il pourrait être le père de cet enfant... mais Ali a déjà une petite fille, Leïla 5 ans, dont il a la garde partagée avec son ex femme Alice, interprétée par Chiara Mastroianni...

Le scénario habile nous montre la profondeur des relations que noue Rachel avec Ali mais aussi avec Leïla, avec Alice, avec sa soeur qui attend un enfant, avec un élève particulièrement difficile dont elle va se faire le défenseur, avec son père,, ses collègues... et le personnage ne cesse de s'étoffer magnifiquement incarné par Virginie Efira...

Dommage que le personnage d'Ali soit moins fouillé, dommage également que le film perde de son intensité par l'accumulation de scènes inutiles ou un peu faciles : on a compris, merci !

Mais un beau sujet et une vraie question : quel nom et surtout quelle place donner à la relation entre un adulte et un enfant qui n'est pas le sien ?

 

 

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Isabelle Huppert n'a pas fini de nous étonner : elle incarne dans ce film une femme libre dans sa tête et dans son corps, une éditrice qui mène sa vie avec succès malgré les épreuves qu'elle a traversées... et surtout l'actrice laisse parler ses émotions...

Le film démarre sur un gros plan d'Isabelle Huppert qui, au volant de sa voiture, s'adresse face caméra au spectateur pour nous parler de sa jeunesse en Irlande et de son premier amour Doug (séduisant Eanna Hardwicke)...

Mêlant adroitement les différentes temporalités de la vie de Joan qui est interprétée par Freya Mavor dans ses jeunes années, le réalisateur Laurent Larivière nous donne suffisamment de clés pour que l'on se retrouve dans le fil de la mémoire de l'héroïne... quitte à nous perdre entre sa vie passée et sa vie rêvée...

Nathan, le fils de Joan, est joué par trois acteurs successifs mais Swann Arlaud qui l'interprète adulte est de loin le meilleur...

Malgré quelques longueurs alors qu'il ne dure qu'1 heure 40, et malgré le personnage excessif de l'écrivain Tim Ardenne (Lars Eidinger) révélé par Joan, le film est assez fascinant !

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

"Citoyen d’honneur" est le remake d’un film argentin, El ciudadano ilustre de Mariano Cohn et Gaston Duprat sorti en 2017 en France.

Les producteurs du film argentin ont proposé à Mohamed Hamidi d'en faire une relecture situant le récit non plus entre l'Espagne et l'Argentine mais entre la France et l'Algérie...

Ce qu'il a accepté en inscrivant clairement le film dans le registre de la comédie...

Le réalisateur s'est inspiré de ses souvenirs d'enfant en Algérie pour nous conter l'histoire de Samir Amin (Kad Merad), un écrivain français qui vient de recevoir le prix Nobel de littérature...

Divorcé et dépressif, le nouveau nobélisé refuse toutes les invitations mais accepte à la surprise générale de se rendre dans son village natal, qu'il a quitté à l'âge de 20 ans, pour être nommé citoyen d'honneur...

Inutile de préciser que les retrouvailles vont être complexes d'autant que l'écrivain s'est largement inspiré de ses concitoyens pour en faire les personnages de ses différents livres...

La comédie tournée au Maroc durant le confinement, nous offre quelques très jolis moments avec des acteurs confirmés comme Fatsah Bouyahmed qui campe avec facétie Miloud, un ancien voisin qui va servir de guide à Amin durant tout son séjour ou Oulaya Amamra révélée dans le film Divines, qui crève l'écran dans le rôle de Selma, une étudiante et rappeuse engagée... mais également avec les habitants du village qui ont accepté de faire de la figuration pour interpréter les personnages secondaires ...

Dommage que Kad Merad rejoue pour la nième fois le rôle d'un personnage dépressif qui retrouve peu à peu le sourire et l'envie de vivre...

Dommage encore que le scénario souffre de nombreux clichés sur l'Algérie et plus particulièrement à la fin...

Mais on se laisse porter par l'histoire qui finit sur une note très optimiste !

 

 

 

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Avec son 11e long métrage, Emmanuel Mouret a trouvé le ton juste pour nous conter cette liaison passagère entre un homme marié (touchant Vincent Macaigne) et une mère célibataire (formidable Sandrine Kiberlain)...

Dès leur première rencontre dans un bar, le contrat passé entre eux est clair : du désir, du plaisir mais pas de sentiment...

Le spectateur assiste amusé aux rendez-vous de Charlotte qui impose le tempo et de Simon qui trouve que cela va trop vite mais qui se laisse faire...

Le scénario, qui n'est pas sans rappeler le Woody Allen d'Annie Hall, alterne savamment les scènes intimistes et les balades culturelles ou champêtres et nous attache aux pas de ces deux bavards impénitents dont les dialogues sont émaillés de non dits...

Le sexe demeure hors champ de même que nous ne voyons jamais la conjointe de Simon ni les enfants des deux amants... et c'est très bien...

La liaison entamée dans le registre de la légèreté va s'infléchir lors d'une scène fascinante où Charlotte réagit aux propos de Simon : on ne voit que les cheveux et la nuque de Charlotte mais ils sont si parlants...

De scène en scène, l'histoire se complexifie jusqu'à la dernière image si jolie et si fraîche que l'on a envie de continuer à les suivre !

Une vraie réussite !

 

 

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Le propos est louable : réhabiliter l'image de Paul Deschanel dont l'histoire n'a retenu qu'une chose : le président qui est tombé d'un train !

Le réalisateur Jean-Marc Peyrefitte a réuni deux acteurs de grand talent pour interpréter les deux rivaux...

André Dussolier  incarne avec bonhomie l'homme du traité de Versailles : un Clémenceau tout en moustache...

Quant à Jacques Gamblin il est tout bonnement génial dans le rôle de cet homme élégant, idéaliste et bourreau de travail que fut Deschanel !

"Le Tigre et le Président" revient sur l’élection de Paul Deschanel en janvier 1920, qui remporte à la surprise générale, les Présidentielles face au favori Georges Clemenceau. Victime d'un état anxio-dépressif et du syndrome d'Elpénor, il fait une chute de train nocturne en mai 1920. Suite aux nombreuses rumeurs qui circulent à son sujet et en raison de sa santé déclinante, Deschanel paralysé par un fort  sentiment d'impuissance face aux événements, démissionne en septembre de l’Élysée.

Librement inspiré de cette courte tranche historique, le scénario un peu brouillon met l'accent sur le comique de situations au détriment des personnages qui l'un comme l'autre sont caricaturés dans leurs convictions...

A voir pour Jacques Gamblin qui crève l'écran par ces facéties mais surtout qui campe magnifiquement la modernité d'un Paul Deschanel, partisan d'une troisième voie entre le libéralisme économique et le socialisme !

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Murielle Magellan signe son premier long métrage en adaptant la bande dessinée éponyme de Boulet et Pénélope Bagie... et c'est une réussite !

Quelle bonne idée d'avoir fait appel à Sara Giraudeau pour incarner la délicieuse Eloïse qui se retrouve sur un banc de Paris dans le 18e arrondissement place Emile Goudeau ; la jeune femme se frotte les yeux, constate que son visage est humide de larmes mais impossible de se remémorer  son nom,  son adresse, sa profession.. 

Un sac à dos posé à ses côtés lui permet de retrouver son appartement place de La Chapelle mais, sans téléphone portable et sans le mot de passe de son ordinateur, elle continue à tout ignorer de son identité...

Grâce à l'appel d'une collègue sur son fixe, elle retrouve le chemin de Gibert Jeunes où elle découvre qu'elle est employée comme vendeuse...

Eloïse n'a aucun souvenir de ses collègues qui l'accueillent intrigués ni de son boss Fred (Grégoire Ludig) qui l'embrasse fougueusement dans l'ascenseur en lui promettant de venir passer la soirée avec elle...

De révélations en quiproquos, Eloïse va prendre conscience qu'elle n'aime pas l'image de la jeune femme que son environnement lui renvoie...

Grâce à Sonia (Sarah Suco), une collègue qu'elle snobait dans sa précédente vie et à Moby Dick (Pierre Deladonchamps) qui tient une boutique de dépannage informatique en face du fameux banc, Eloïse va partir à la recherche de son passé, réparer ce qu'elle a cassé et oser être enfin elle-même...

Dans un Paris qui ressemble à celui d'Amélie Poulain, nous suivons avec le sourire la métamorphose de cette frêle jeune femme qui peu à peu révèle tous ses talents loin des modes et des clichés de l'époque !

A voir absolument pour Sara Giraudeau mais pas que !

...

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Après deux courts métrages, la réalisatrice Céline Devaux a décidé de faire un premier long "hybride" qui mêle image et dessins...

Elle nous raconte l'histoire de Jeanne (Blanche Gardin) qui décide de quitter Paris après un énorme échec professionnel : elle décide de partir à Lisbonne pour vendre l'appartement de sa mère qui s'est suicidée après avoir tenté de l'appeler, en vain...

Alors qu'elle aspire à la solitude, Jeanne rencontre à l'aéroport Jean (Laurent Lafitte), un ancien condisciple qui lui rappelle qu'au lycée tout le monde l'aimait : le joyeux hurluberlu, pas encore tout à fait remis d'une crise qui l'a conduit aux urgences psychiatriques, ne la quitte plus ...

Hantée par sa conscience qui se manifeste par un petit fantôme aux cheveux longs, Jeanne va naviguer de son canapé aux rues de Lisbonne où l'entraîne Jean au hasard de ses fantaisies...

Difficile de raconter ce film qui, par petites touches, parvient à nous faire partager les inquiétudes de cette jeune femme qui se voudrait forte mais qui peine à quitter son enfance et cette mère qui lui apparait dans son désarroi... mais également à nous faire sourire des facéties des différents personnages : adultes et enfants qui croisent son quotidien...

Un film à voir pour sa créativité, sa légèreté et sa profondeur d'analyse !

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Alice Winocour s'est appuyée sur le vécu de son frère présent le soir de l'attentat au Bataclan en novembre 2015, pour nous proposer cette fiction...

Les premières images nous plongent dans le quotidien de Mia (Virginie Efira) dont la journée commence aux côtés de son compagnon Vincent interprété par Grégoire Colin...

Mia ramasse un verre qu'elle a fait tomber puis se rend à la maison de la Radio où elle est traductrice, en traversant un Paris fiévreux et hostile...

Restée seule dans la soirée, elle se fait surprendre en moto par une averse qui l'oblige à se réfugier dans une brasserie animée et accueillante où elle s'assied pour boire un verre...

Son regard croise celui de Thomas, un homme séduisant (Benoit Magimel) qui fête son anniversaire entouré par une bande d'amis bruyante... quand retentissent soudain des bruits de mitraillette...

La caméra anxiogène filme l'attentat au niveau du sol où s'est réfugiée Mia au milieu des débris de verre et des corps inertes...

Quand elle reprend conscience dans le lit d'hôpital où elle a été conduite, elle se rend compte qu'elle n'est pas blessée mais a totalement perdu la mémoire des événements tragiques qu'elle vient de traverser...

Après trois mois de convalescence chez sa mère, Mia n'arrive pas à se reconstruire : elle se rend sur les lieux de l'attentat et décide de se rapprocher d'une association de victimes pour tenter de se remémorer ce qu'elle a vécu...

De rencontre en rencontre, Alice Winocour nous fait partager avec émotion la délicate quête de Mia qui, au contact de Thomas et des autres, retrouve peu à peu des lambeaux de mémoire...

La réalisatrice qui s'est longuement documentée pour son film nous montre l'importance cruciale du collectif dans la reconstruction...

Un beau film sensible qui nous fait entrevoir la psyché des victimes d'attentats !

 

 

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