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Route 66

Route 66

Prenez vos bécanes pour aller au cinéma, voir des pièces de théâtre, admirer des expositions...

Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Dans son 3ème long métrage après Memory Lane et Ce sentiment de l'été, Mickhaël Hers nous parle du deuil...

Amanda (formidable Isaure Multrier), une délicieuse petite fille de 7 ans vit seule avec Sandrine (Ophelia Kolb excellente dans ce rôle), sa maman...

David (Vincent Lacoste), son oncle de 24 ans, vit de petits boulots et va de temps en temps chercher sa nièce à l'école... quand il arrive à l'heure...

Dans l'est parisien, le temps s'écoule avec ses joies et ses difficultés mais le cours ordinaire de la vie se fracasse lorsque Sandrine se fait tuer lors d'un attentat terroriste au bois de Vincennes...

Désormais quasiment seul responsable de sa nièce, David doit choisir entre rester adulescent ou devenir prématurément adulte et tuteur...

Le réalisateur filme avec une extrême sensibilité la vie d'avant, l'attentat et la lente reconstruction après le deuil...

David et Amanda sont merveilleux de justesse de ton et les personnages secondaires (la petite amie de David, la tante de David, les amis de David et même la mère de David qu'il n'a pas vue depuis 20 ans) donnent toute sa profondeur à cette histoire d'aujourd'hui vécue par des héros ordinaires qui pourraient être nos proches...

Une très jolie réussite saluée unanimement par toute la critique !

 

 

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Publié le par Hélène
Publié dans : #théâtre

Au théâtre du Poche Montparnasse, Marcel Bluwal signe son retour au théâtre par l'adaptation et la mise en scène du Dialogue aux enfers de Maurice Joly (avocat au barreau de Paris, journaliste et écrivain), texte écrit en 1864 dont l'actualité fait froid dans le dos...

Pierre Santini en riche houppelande  bleue interprète Montesquieu, bel esprit des Lumières, auteur de l'Esprit des Lois, défenseur des institutions démocratiques...

Hervé Briaux en tunique florentine interprète Machiavel, brillant avocat de ses thèses et liberticide notoire...

Machiavel attaque, Montesquieu se défend, s'étonne, prend le contre pied mais n'arrive pas à développer sa pensée face au despotisme incarné par son interlocuteur...

Faut-il en conclure que la démocratie n'a plus d'argument face à la tyrannie ?

Une confrontation au coeur de notre actualité mais que l'on aurait préférée plus construite et surtout plus optimiste !

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Publié le par Hélène
Publié dans : #théâtre

Après 20 ans de fermeture et 16 mois de travaux, la scène mythique de La Scala vient de rouvrir ses portes Boulevard de Strasbourg (voir article des Echos dans le lien joint)

Les représentations ont pris fin le 24 novembre mais je ne résiste pas au plaisir de vous parler de cette pièce "discontinue, intempestive, dispersée" comme le résume le metteur en scène Frédéric Bélier Garcia...

Sur le plateau Ariel Chipman, un spinoziste rattrapé par l'ordinaire du temps qui passe (André Marcon dépressif à souhait), entouré par son épouse tentée d'"aller voir ailleurs" (Yasmina toujours jeune et primesautière), son ami Serge Othon Weil (Jérôme Deschamps clownesque) et une psychiatre interprétée par la sculpturale Christèle Tual...

Chacun à leur tour, les quatre acteurs parlent face à un interlocuteur silencieux de solitude, de difficulté à communiquer, de lassitude du couple à travers des monologues en apparence farfelus sur : comment éplucher une orange, le port catastrophique de la robe de chambre, la renonciation au sexe...  célébrant l'anecdotique pour tenter de retrouver une envie de vivre...

Un moment d'exception dans une salle magnifique après avoir profité d'un délicieux dîner dans le restaurant situé au 1er étage du théâtre : une cuisine de saison, 100% faite maison par le chef Stéphane Ewangelista, à prix raisonnable !

 

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Catherine Corsini adapte le roman autobiographique de Christine Angot et confie le rôle de la mère à Virginie Efira que le spectateur voit vieillir au fil des années...

Autant le première partie du film qui raconte l'enfance de Chantal (Christine Angot) est réussie, autant la deuxième partie du film est laborieusement explicative...

Nous sommes à la fin des années 50 à Châteauroux...

Rachel, une jeune employée de bureau d'ascendance juive rencontre Philippe un jeune intellectuel bourgeois... De cette passion naîtra Chantal que Philippe refuse de reconnaître...

Virginie Efira est lumineuse dans le rôle de cette jeune femme amoureuse et naïve puis dans le rôle de mère courage dont la vie tourne désormais autour de Chantal...

Niels Schneider est glaçant dans le rôle d'un dandy pervers narcissique qui ne pense qu'à son propre plaisir...

Rachel n'aura de cesse que Philippe reconnaisse Chantal et multipliera les occasions de revoir le père de sa fille... jusqu'à ce qu'il accepte de guerre lasse... pour la plus grande joie de Chantal qui rejette sa mère qui l'a privée de ce père brillant, puis pour son plus grand malheur car pendant des années ce père admiré se rendra coupable d'inceste...

Catherine Corsini choisit de traiter ce sujet hypersensible avec finesse et met l'accent sur les relations mère-fille d'abord tendres et complices puis rageuses lorsque Chantal adolescente (interprétée par Estelle Lescure) refusera de continuer à voir son père et accablera sa mère...

Dans un décor d'époque parfaitement reconstitué, le film séduit puis lasse par ses longueurs jusqu'à la réconciliation tardive finale entre la mère et la fille devenue adulte (interprétée par Jehnny Beth)

 

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Le réalisateur sud coréen Yoon Jong-bin nous raconte l'histoire d'un ancien officier engagé par les services secrets sud coréens (NIS), connu sous le nom de code de Black Venus

En 2h20 qui ne paraissent pas longues tant le scénario est riche , le réalisateur nous plonge dans la guerre froide entre les deux Corées...

Nous sommes en 1993 soit 40 ans après l'armistice qui a engendré la scission entre le Nord et le Sud...

Chargé de collecter des informations sur le programme nucléaire de la Corée du Nord, Black Venus sous les traits d'un riche homme d'affaires réussit à entrer en contact avec le Conseil économique extérieur de la Corée du Nord à Pékin...

Ce faisant, il parvient à infiltrer un groupe de dignitaires nord coréens et à opérer en autonomie complète au coeur du pays le plus secret et le plus dangereux du monde...

Devenu un pion dans de sombres tractations politiques entre les deux Corées, Black Venus décide au risque de sa vie de reprendre son destin en mains, contrecarrant ainsi la stratégie souterraine du NIS qui vise à empêcher tout évolution politique au Sud qui pourrait favoriser le rapprochement entre les deux pays...

Jung-Min Hwang interprète avec finesse et maestria Park (Black Venus) face au  dignitaire nord-coréen Ri (excellent Sung-min Lee) qui cache son humanité sous une froideur toute professionnelle : les deux hommes vont s'apprécier malgré leurs différences et leur amitié sera plus forte que les systèmes représentés au Sud par le directeur du NIS (Jin-woong Jo) et au Nord par le jeune apparatchik et officier de sécurité Jong (fabuleux Ji-hoon Ju)

Tourné en Corée du Sud dans des décors reconstitués , le film ne nous épargne rien de la réalité socio-économique de la Corée du Nord qui fait froid dans le dos...

Un grand film, de beaux personnages, une intrigue brillante et exigeante, du grand cinéma ! 

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

"Les chatouilles" est l'adaptation cinématographique de la pièce de théâtre Les chatouilles ou la danse de la colère écrite et interprétée par Andréa Bescond qui jouait tous les rôles...

Dans ce film coup de poing, la réalisatrice nous raconte son enfance traumatisée par un proche et sa reconstruction face à une psychologue bouleversée par la violence du traumatisme subit...

Andréa Bescond interprète Odette adulte et s'est entourée d'un casting formidable pour interpréter les autres personnages : la blonde et gracile Cyrille Mairesse incarne à merveille l'innocence de la jeune danseuse qui plait tant à Gilbert l'ami de ses parents (excellent Pierre Deladonchamps),  Clovis Cornillac est formidable en père aveugle, tendre et impuissant,  Karin Viard campe une mère dure et sévère qui ne sait pas soutenir sa fille car elle-même n'a pas pris le temps de se reconstruire, Carole Franck est fabuleuse en psychologue dépassée par sa patiente, Ariane Ascaride crève l'écran en professeur de danse extravertie sans oublier Grégory Montel, le petit ami digne et respectueux qui réussira à dompter la jeune femme sauvage qu'Odette est devenue...

Un bel exercice pour dénoncer une réalité qui concerne des milliers d'enfants en France avec sans doute, de mon point de vue, un peu trop de place voire de complaisance pour décrire la longue dérive d'addiction d'Odette avant la rédemption !

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Publié le par Hélène
Publié dans : #théâtre

Le théâtre Antoine fait salle comble tous les soirs, toutes générations confondues,  pour applaudir Richard Berry dans son nouveau spectacle !

Incarnant les grandes figures du barreau, l'acteur nous fait revivre les grands procès qui ont marqué l'histoire judiciaire de ces quarante dernières années...

Dans un décor sobre, se succèdent à la barre Paul Lombard qui a combattu la peine de mort en défendant Christian Ranucci, Jean Pierre Mignard, l'avocat des familles de Zyed Benna et Bouna Traouré électrocutés à Clichy sous Bois...

S'inspirant du travail de reconstitution conduit par Mathieu Aron, Richard Berry endosse la robe de Gisèle Halimi pour défendre le droit à l'avortement...

Il nous fascine quand il tente de nous faire comprendre le déni de grossesse de Véronique Courjault et nous bouleverse quand il nous introduit dans les coulisses du procès de Maurice Papon !

A voir sans attendre jusqu'au 25 novembre ! 

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Gilles Lellouche nous fait partager le quotidien de sept paumés magnifiques qui retrouvent leur dignité en réussissant à s'imposer dans la discipline réputée exclusivement féminine qu'est la natation synchronisée...

Cinq de nos grands acteurs français prêtent leurs corps de quadras/quinquas fatigués à cette jolie histoire de rédemption par la solidarité...

Thierry (excellent Philippe Katerine) est un solitaire inadapté, exploité dans la piscine municipale où il travaille...

En burn out depuis 2 ans, Bertrand (Mathieu Amalric touchant) est soutenu par sa femme Claire (Marina Foïs) mais méprisé par ses enfants...

Marcus (toujours formidable Benoit Poelvoorde), est un petit magouilleur qui plante toutes les entreprises qu'il crée...

Si Laurent (intéressant Guillaume Canet) incarne la réussite professionnelle, sa vie personnelle est un enfer entre un fils en souffrance, une femme qui s'éloigne et une mère malade...

Quant à Simon (Jean Hugues Anglade sensible), il continue à vouloir vivre ses rêves d'adolescent quitte à perdre l'amour de sa femme et de sa fille...

Entraînés par Delphine (Virginie Efira émouvante sans maquillage), une ancienne gloire des bassins puis par Amanda (Leïla Bekhti à contre emploi dans le rôle de la méchante coach), nos pieds nickelés vont réussir à s'affirmer, se réinventer, se dépasser et se coordonner pour gagner ensemble !

Une comédie réussie qui fait réfléchir sur la cruauté du monde d'aujourd'hui qui rejette les gens d'en bas et privilégie la course à la performance... 

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Pawel Pawlikowski a dédié son film à ses parents Zula et Wiktor...

Largement autobiographique, le scénario concentre sur une quinzaine d'années les quarante ans de vie commune (1949-1989) de la chanteuse et du pianiste...

Dès les premières images du film, le réalisateur nous plonge au coeur de la Pologne en noir et blanc de la guerre froide, alors que Wiktor parcourt le pays pour faire revivre le répertoire folklorique de son pays...

Lorsque le musicien raffiné rencontre la sauvageonne Zula, c'est le coup de foudre et le début d'une histoire d'amour impossible des deux côtés du rideau de fer...

Alors que Wiktor choisit l'exil à l'Ouest et  profite d'un récital à Berlin pour continuer à exercer son talent créatif dans les caves parisiennes, Zula, malgré ses promesses, décide de rester en Pologne où sa fraîcheur et son impulsivité font d'elle la reine de la troupe... avant d'épouser un italien pour rejoindre Wiktor...

Le spectateur immergé dans un noir et blanc soyeux suit le couple qui tente de se trouver et se retrouver au hasard des revirements de Zula et des caprices de l'Histoire...

A voir absolument pour les deux acteurs Joanna Kulig (qui crève l'écran) et Thomasz Kot (sobre et subtil) - et l'esthétique de chaque plan que l'oeil a envie de capturer en photos successives...   

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Publié le par Hélène
Publié dans : #théâtre

Jean-François a 10 ans, Christine 11. Un jour dans sa chambre, elle lui dit : "je te montre mes seins si tu me le fais voir".

Ainsi commence l'histoire de ce jeune garçon qui ignore qu'il est juif tant ses parents rescapés de Treblinka souhaitent s'assimiler dans la France de de Gaulle...

Nous sommes dans les années 50 où les enfants doivent faire "komilfo " pour que Madame Picard la femme du sous-directeur ne fasse pas de remarque...

Un "auteur, acteur" à la fois drôle et touchant, qui nous raconte son histoire qui s'inscrit dans l'Histoire, une réflexion pudique sur le fait religieux qui fait écho aux excès de notre époque, une mise en scène inventive signée Georges Lavaudant,  un grand moment de théâtre au Petit Montparnasse !

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