Tout comme sa réalisatrice qui est décrite ainsi par Louis Garrel son (ex) compagnon à la ville et dans le film : Valeria Bruni Tedeschi se tord constamment les chevilles sur ses talons aiguilles et c'est agaçant !
Valeria se met en scène pour la troisième fois : elle est Federica, pauvre petite fille riche dans "Il est plus facile pour un chameau", Marcelline, la comédienne en déroute d'"Actrices" et ici Louise, l'héritière sans travail, sans homme et sans enfant !
Je ne sais pas si elle aussi paumée dans la vie que dans ses scénarios mais elle ne donne pas envie d'être riche !!!
"Un château en Italie" c'est l'Italie décadente d'aujourd'hui avec ses anciens riches obligés de vendre leurs Brueghel et leurs châteaux, entourés par des serviteurs trop lucides pour les aimer, dont les fils meurent du sida et les filles n'arrivent pas à avoir d'enfant !
Valeria Bruni Tedeschi est égale à elle-même : c'est une femme défaite, déjantée, dépassée... qui n'a plus que très rarement des moments de grâce... où sa beauté éclipsait celle de sa célèbre sœur...
Louis Garrel est égal à lui-même, sombre, boudeur avec son œil charbonneux et sa barbe de trois jours !
La mère de Valeria, Marisa Borini, qui joue son propre rôle est plus une grande pianiste qu'une actrice ! A noter que la bande son vaut le déplacement...
Le film a été tourné à la mémoire du frère de Valeria et de Carla mort du sida et l'acteur qui l'incarne Filippo Timi est tout simplement magique ! En effet si la vie se retire en lui, il n'en reste pas moins la figure masculine qui aide les femmes de sa famille à tenir debout...
Un film à voir ne serait-ce que pour la scène magnifique où le fils fait danser dans sa chambre d'hôpital, la jeune femme qu'il vient d'épouser, sa mère et sa sœur !