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Route 66

Route 66

Prenez vos bécanes pour aller au cinéma, voir des pièces de théâtre, admirer des expositions...

Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Wang Xiaoshuai a eu l'idée de ce film lors de l'abandon en 2015 de la politique de l'enfant unique instituée en 1979 par Deng Xiaoping pour lutter contre la surpopulation et la famine...

Il nous replonge dans les années 80 au cœur d'un immeuble d'appartements ouvriers communautaires dignes de l'architecture soviétique, où les individus n'ont quasiment aucune intimité et nous raconte l'histoire de deux couples qui travaillent dans la même usine et ont deux petits garçons Xing et Hao du même âge...

Le film démarre sur une scène dramatique qui oppose les deux garçonnets et se conclut par la mort par noyade de l'un deux Xing...

D'ellipses en flasbacks le réalisateur nous fait partager sur 40 ans le quotidien de Liyun (Yong Mei) et Yaojun (Wang Jingchun), les parents de Xing qui doivent faire face à une succession de situations dramatiques : l'avortement imposé à Liyun  par la femme du couple ami qui est également son "chef", la douleur de la perte de leur fils unique,  la nécessité de "gérer" le licenciement de Liyun victime de l'introduction de la toute nouvelle économie de marché et enfin leur désarroi de parents dépassés par l'adolescence rebelle de Xing, leur fils de substitution qui porte le même prénom que le fils disparu...

Forcés de quitter Pékin, le couple se retrouve à Canton où Yaojun ouvre un atelier de réparation sur le port tandis que le couple ami "plus obéissant" et plus "opportuniste" réussit à maintenir ses prérogatives et même à devenir riche et puissant lorsque le marché s'ouvre à l'initiative personnelle et à la concurrence... mais leur réussite faciale cache une profonde culpabilité relative à la scène inaugurale du film...

Le réalisateur nous montre mais sans les dénoncer explicitement, les ravages d'un planning familial dirigiste qui a impacté toute une génération de jeunes parents, mais aussi les dérives du récent capitalisme triomphant qui détruit le passé et casse la primauté du collectif sur l'individu qui faisait le ciment de la société chinoise...

Des personnages secondaires telle la belle Moli (Qi Xi) viennent s'inviter dans le scénario, ouvrant des perspectives complémentaires dans l'écheveau des sentiments...

Un film long (3 h 05), beau et lent , qui nous fait voyager  dans l'inconscient collectif chinois et dont les deux acteurs principaux ont été récompensés par un prix d'interprétation au festival de Berlin en 2019 !

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Publié le par Avarap
Publié dans : #cinéma

Le réalisateur Florian Henckel von Dommersmarck s'est fait connaître dès son premier long métrage La vie des autres (oscar du meilleur film étranger en 2007)...

Après l'échec de The tourist en 2010, il revient avec un sujet fort : qu'est-ce que l'art, quelle est la place de l'artiste dans une société ?

Son personnage principal Kurt Barnet (Tom Schilling  excellent) est inspiré par le peintre Gerhard Richter, artiste né sous le régime nazi qui grandit en RDA puis part à l'Ouest pour échapper à l'art officiel communiste...

Le film commence en 1937 à Dresde... Elisabeth (délicieuse Saskia Rosendahl), une jeune femme un peu fantasque emmène son jeune neveu voir l'exposition sur "l'art dégénéré" organisée par le régime nazi...

Dix ans plus tard, Kurt confirme son désir d'être peintre et s'inscrit à l'école des Beaux Arts où il se fait bientôt remarquer pour son inventivité et son charisme... et rencontre une ravissante jeune femme Ellie (Paula Beer très nature) dont le père, l'éminent professeur Seeband (intense et inquiétant Sebastien Koch) a, sous les ordres d'Hitler, promu et mis en oeuvre l'internement et le meurtre des déficients mentaux...

Je ne vous raconterai pas tous les rebondissements de cette fresque historique (2 x 1 h 30) dont les personnages principaux et secondaires sont si bien campés que le spectateur a vraiment l'impression de revivre une époque où la grande Histoire se mêle à la petite histoire tout comme à celle de l'art...

Un vrai moment de cinéma !

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

L'affiche, les deux acteurs principaux  et la promotion du film étaient prometteurs...

Hélas, trois fois hélas... je me suis copieusement ennuyée tout le long de ce film mal fichu, bancal dont l'intrigue est à la fois banale et tirée par les cheveux...

Le réalisateur Ronan Le Page dont c'est le premier long métrage, nous raconte l'histoire de Franck un producteur de théâtre déjanté qui jette l'éponge et accepte un job de gardien de musée à Dijon... musée dans lequel tous les gardiens sont aigris et barjos...et la plus barjo est Sibylle qui, sujette à des pertes de mémoire ??? vole des œuvres d'art de la réserve pour se faire un supplément de salaire...

Les deux héros vont d'abord se détester puis devenir complices et enfin amants...

Du grand n'importe quoi !

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Avec ce très beau film, Céline Sciamma, pour la première fois en compétition officielle à Cannes, a remporté le prix du scénario et ce n'est que justice !

Amoureuse de son héroïne Héloïse (toujours aussi formidable Adèle Haenel), la réalisatrice nous plonge dans une vieille maison aristocratique perchée sur une falaise qui surplombe un océan tempétueux...

Nous sommes en 1770...

La comtesse a fait venir Marianne (Noémie Merlant extraordinaire de modernité contenue) pour peindre le portrait de sa fille Héloïse promise à un riche milanais... 

Mais Héloïse que sa  mère a fait sortir du couvent pour "remplacer" sa soeur décédée ne veut pas se marier et refuse donc de se laisser "piéger" sur une toile qui signe son destin...

Très isolée, elle accepte toutefois Marianne comme dame de compagnie...

Les deux jeunes femmes vont s'apprivoiser mutuellement lors de longues promenades sur le sable, Marianne ne pouvant s'empêcher de dévorer des yeux son modèle  pour en reproduire les traits à son insu dès qu'elle s'enferme dans son atelier secret...

Mais c'est la jeune servante Sophie (délicieuse Luana Bajrami) qui va faciliter le rapprochement en leur faisant partager le secret de sa grossesse non désirée..

Lors d'une scène nocturne onirique, le chant des femmes va permettre à Héloïse, Marianne et Sophie d'oser l'impensable pour chacune...

Héloïse et Marianne vont s'aimer et accompagner Sophie dans sa décision d'avorter...

De cet amour impossible pour l'époque, resteront des tableaux qui tels des petits cailloux blancs permettront aux deux femmes de garder en secret le contact...

Un film à voir absolument, pour le scénario mais aussi pour la finesse des dialogues et le jeu subtil des quatre actrices ! 

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Ils sont affreux, sales et méchants et pourtant ils sont attachants...

Fortement inspiré de la biographie de Lee Israël, le film de la réalisatrice Marielle Heller nous fait pénétrer dans le milieu  littéraire new-yorkais des années 90 pour nous conter l'incroyable arnaque montée par cette biographe de grandes figures féminines américaines...

Car si Lee (incarnée par une incroyable Melissa McCarthy) a eu du succès avec ses premiers ouvrages, elle traverse désormais une période de vaches maigres et n'arrive plus à écrire...

Contrainte de vendre une lettre de Katharine Hepburn pour pouvoir payer son loyer et soigner son chat, elle prend conscience du formidable appétit des collectionneurs new-yorkais pour les lettres d'écrivains et d'acteurs décédés...

Et décide de rédiger des faux plus vrais que nature en imitant le style des auteurs qu'elle "adopte" - en les tapant sur des machines à écrire de leur époque...

Aidée par un complice en la personne de Jack Hock (tout aussi formidable Richard E. Grant), homosexuel libertaire et désargenté, Lee renoue avec le succès et surtout l'argent... jusqu'à inquiéter le FBI...

La causticité des deux personnages force le sourire et leur profonde humanité transcende leurs excès et leurs méfaits...

Un film original et séduisant qui nous immerge dans le Greenwich Village des années 90 !

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Pour son second long métrage, le réalisateur israélien Yuval Adler s'est inspiré de l'ouvrage The english teacher de Yiftach Reicher Atir, un ancien agent de renseignement israélien...

Il nous raconte l'histoire de Rachel (Diane Kruger à fleur de visage), une agent du Mossad infiltrée en Iran que son ancien officier traitant Thomas (Martin Freeman très crédible) est chargé de retrouver suite à sa disparition...

Traité de façon intimiste, le scénario s'attache aux relations complexes entre Rachel, Thomas et Farhad Razavi, la source iranienne de Rachel dont elle est tombée amoureuse...

Un peu trop long (près de 2 heures), le film est intéressant sur le plan documentaire (les difficultés de la vie d'une femme occidentale en Iran), mais nous laisse paradoxalement indifférents tant l'intrigue pleine de rebondissements semble convenue et donc un peu vaine...

 

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