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Route 66

Route 66

Prenez vos bécanes pour aller au cinéma, voir des pièces de théâtre, admirer des expositions...

Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Très intéressée par la relation mère/fille, Isabelle Brocard s'attache à une figure de l'histoire de la littérature française, à laquelle, jusqu'ici, le cinéma ne s'était pas intéressé ...

Désireuse de faire le pont entre la position actuelle des femmes dans la société et la question des femmes telle qu'elle se posait au XVIIe siècle,  la réalisatrice s'est plongée dans les Lettres de Madame de Sévigné écrites à sa fille Madame de Grignan et  s'est beaucoup appuyée sur la biographie de Roger Duchêne, considéré comme le spécialiste de l'illustre épistolière...

Tourné dans les magnifiques décors intérieurs et extérieurs des châteaux de Courances et de Grignan, le scénario nous invite au cœur des échanges entre ces deux femmes, belles, intelligentes et éminemment "modernes"...

Karin Viard incarne avec son talent habituel et sans cesse renouvelé, Marie de Rabutin-Chantal, veuve de Henri de Sévigné, tué lors d'un duel avec le chevalier d'Albret, pour les beaux yeux de sa maîtresse Madame de Gondran, amie de Madame de La Fayette et Charles de La Rochefoucauld - et mère de deux enfants : Françoise et Charles, dont contrairement aux mœurs de l'époque, elle s'occupera elle-même dès leur plus petite enfance...

Ana Girardot interprète avec un peu de maladresse à mon goût, Françoise, la fille de la Marquise, contrainte d'épouser François de Grignan, un homme beaucoup plus âgé qu'elle, pour des raisons que vous redécouvrirez dans le récit... avec lequel elle aura trois enfants...

Au-delà de l'intérêt historique, c'est l'emprise exercée par cette mère possessive sur la destinée de sa fille qui intéresse la cinéaste : comment rivaliser avec cette femme de lettres indépendante qui brille dans les salons parisiens auprès des plus beaux esprits, lorsque l'on est une jeune femme fatiguée par des grossesses à répétition et exilée en province dans un mariage où l'argent manque cruellement ?

Si le débat et la mise en perspective sont intéressants, je trouve que le film pêche par un défaut de casting en la personne d'Ana Girardot (que j'avais adorée dans Ce qui nous lie en 2017), dont le visage et l'allure très contemporains siéent mal à cette époque...

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Difficile de réussir une deuxième œuvre quand la première a remporté tous les suffrages...

Xavier Legrand a brillamment dénoncé dans Jusqu'à la garde les violences faites aux femmes, avec un casting 5 étoiles : Léa Drucker et Denis Ménochet...

Le réalisateur choisit cette fois-ci de confier le rôle principal à Marc-André Grondin, un acteur québécois au regard enfantin dans une silhouette charpentée pour continuer à creuser le sillon de la dénonciation du patriarcat...

Le film démarre sur une scène d'anthologie d'un défilé de haute couture dans un labyrinthe glacé : le génie de la mode Ellias Barnès est ovationné par le Tout Paris !

Quand il apprend que son père, qu’il n'a pas revu  depuis une vingtaine d'années, vient de mourir d’une crise cardiaque, il se rend au Québec pour régler la succession.

Quittant son univers privilégié, il se retrouve plongé dans la banlieue pavillonnaire de Montréal où les voisins de son père se montrent très... trop prévenants...

Assailli par les souvenirs, déphasé par le décalage horaire, reprenant bien malgré lui son accent canadien, Ellias va découvrir que son père cachait sous des dehors sympathiques, un terrible secret... qu'il ne va pas savoir gérer...

Malgré quelques scènes parodiques voire paroxystiques, le film nous interroge sur la filiation : tel père, tel fils ? et nous fait partager la descente aux enfers d'un homme qui se croyait arrivé au sommet par son seul talent...

Pour ma part, je me rangerais plutôt dans les Pour, même si j'aurais bien aimé que l'on creuse le personnage de la mère d'Ellias pour mieux comprendre l'immense fragilité du fils !

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Guère tentée par le scénario à la sortie du film en avril dernier mais convaincue par les éloges qui ont couronné le premier long métrage de Jean-Baptiste Durand lors des César 2024, j'ai décidé d'entrer dans un univers qui m'est totalement étranger...

Chien de la casse, une expression qui vient des banlieues, définit l’amitié de ces jeunes gens d'un village du Sud de la France où le réalisateur a lui-même grandi...

C'est une relation qui s'inscrit dans un rapport dominant/dominé - qui n'est pas sans évoquer la relation maître/chien -  et se caractérise par un attachement indéfectible et une fidélité qui frise l'absurde...

Mirales le tchatcheur (excellent Raphaël Quenard) et Dog le taiseux (étonnant Anthony Bajon) sont potes ; l'arrivée d'Elsa (Galatea Bellugi) dont Dog tombe amoureux, va rebattre les cartes de leur amitié dis-harmonieuse...

Un étrange objet de cinéma où l'on s'ennuie un peu comme les jeunes péri-urbains dont le réalisateur nous offre un portrait sensible, avec de jolis moments, des scènes incompréhensibles quand on n'est pas initié et une touche finale résolument positive !

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Prague, 1938. Alors que la ville est sur le point de tomber aux mains des nazis, Nicholas Winton, un banquier londonien va tout mettre en œuvre pour sauver des centaines d’enfants promis à une mort certaine dans les camps de concentration...

Durant près de deux heures, le spectateur partage le sauvetage de ces enfants tchécoslovaques, pour la plupart juifs, qui, grâce à l'énergie déployée par Nicholas Winton, sa mère et quelques amis, ont trouvé des familles d'accueil en Angleterre...

James Hawes s'est inspiré du livre If It’s Not Impossible, écrit par la fille de Winton pour raconter la formidable épopée de ce héros modeste, dont on n'a découvert l'existence qu'en 1988, lors d'une émission à la BBC...

Incarné successivement par Johnny Flynn durant ces jeunes années puis par Anthony Hopkins en 1988, cet homme hors du commun parle à l'humanité qui est en nous et nous interpelle sur les réfugiés d'aujourd'hui !

Un film boudé par Télérama, applaudi en salle, que certaines maladresses de mise en scène rendent encore plus poignant !

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Publié le par Hélène
Publié dans : #théâtre

La pièce de la dramaturge australo-britannique Suzie Miller, arrive en France au théâtre du Petit Montparnasse, après sa création remarquée et auréolée de récompenses en 2022 au Théâtre Harold Pinter à Londres.

Se reflétant dans le miroir qui occupe tout le fond de la scène, Elodie Navarre interprète dans un monologue élégant et magistral, Tessa une jeune avocate issue d’un milieu ouvrier, qui quitte Liverpool pour la faculté de droit de Cambridge et gravit tous les échelons jusqu’à devenir une brillante avocate pénaliste, spécialisée dans la défense des hommes accusés d’agressions sexuelles.

De prima facie ou à première vue, Tessa a totalement épousé les fondements du système judiciaire dans le traitement des affaires de viol, puisqu'elle n'hésite pas à utiliser toutes les formes de rhétorique pour défendre ses clients, en déstabilisant les victimes...

Travailleuse acharnée, elle gagne tous ses procès et se voit très flattée lorsqu'elle est courtisée par un pénaliste de son cabinet, pur produit de l'intelligentsia britannique...

Lorsque sa vie bascule après une soirée arrosée, elle va passer sept cent quatre-vingt-deux jours à faire valoir ses droits, à se débattre dans une procédure judiciaire qui, bien qu’elle en connaisse les moindres rouages, va mettre en doute son récit...

Le spectateur, éprouvé par cette charge implacable qui peu à peu décrédibilise la victime, se découvre dans ce même miroir dans un jeu subtil d'éclairage... confronté au questionnement si actuel mais essentiel sur la notion de consentement !

Et l'on se dit que "quelque chose doit changer" dans ce droit façonné par des générations d’hommes où la charge de la preuve revient à la femme victime !

A voir absolument !

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Publié le par Hélène
Publié dans : #expos

Se faisant l’écho des Jeux Olympiques et Paralympiques qui se tiendront à Paris en 2024, le Palais Galliera interroge la place du vêtement dans la pratique d’activités physiques et sportives et son rapport au corps et au mouvement.

Le vêtement conçu à travers les époques pour l’activité physique et sportive est mis en regard du vêtement du quotidien. Ce dialogue questionne les notions de spécialisation du vêtement sportif, d’adaptation à la fin du XIXe siècle des tenues féminines pour la pratique physique, de la masculinisation du vêtement féminin, ou encore de l’introduction du sportswear dans le vestiaire quotidien. Enfin, l’évolution du corps, particulièrement du corps sportif, et la manière dont il est mis en valeur par le vêtement, sont mises en lumière afin de mieux comprendre comment la libération du corps à travers l’activité physique a contribué à l’évolution des mentalités et des canons de beauté. 

Costumes de bain, tenues de cycliste et d’amazone, manteaux et accessoires d’automobiliste, tailleurs de footing, ou encore sneakers répondent ainsi aux silhouettes caractéristiques de trois siècles d’histoire de la mode.

Riche d’environ 200 œuvres, ce parcours chronologique fait l'objet de trois accrochages successifs dont l'actuel et premier se termine le 15 mars (2ème accrochage du 20 avril au 5 janvier 2025 puis 3ème accrochage du 8 février au 7 septembre 2025).

Années 1780 à 2020
Années 1780 à 2020
Années 1780 à 2020
Années 1780 à 2020
Années 1780 à 2020
Années 1780 à 2020
Années 1780 à 2020
Années 1780 à 2020
Années 1780 à 2020
Années 1780 à 2020
Années 1780 à 2020
Années 1780 à 2020
Années 1780 à 2020
Années 1780 à 2020
Années 1780 à 2020
Années 1780 à 2020
Années 1780 à 2020
Années 1780 à 2020
Années 1780 à 2020
Années 1780 à 2020
Années 1780 à 2020
Années 1780 à 2020
Années 1780 à 2020
Années 1780 à 2020
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Années 1780 à 2020
Années 1780 à 2020

Années 1780 à 2020

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Publié le par Hélène
Publié dans : #théâtre

Comment présenter l’œuvre de Freud sous un autre angle sans tomber dans la facilité ni dans la cérébralité ?

C'est ce difficile équilibre entre comédie, émotion et références biographiques que Leonardo de la Fuente a réussi à mettre en mots !

Rome 1923, dans une magnifique chambre d'hôtel à Rome, Freud tente de dormir malgré d'insupportables douleurs à la mâchoire...

Il a expressément demandé à ce qu'on ne le réveille pas, aussi est-il furieux quand Marie, une jeune et jolie femme de chambre de 23 ans ouvre brutalement les rideaux de sa chambre à 9h30 du matin pour faire entrer le soleil...

Dans une mise en scène menée tambour battant par Alain Sachs, les deux personnages que tout sépare, entament un dialogue savoureux où le grand docteur Freud n'a pas toujours l'avantage...

Car Marie (délicieuse Nassima Benchicou) n'a pas la langue dans sa poche et si elle ne comprend pas tout, elle a sa propre connaissance, transmise par sa mère, de l'analyse des rêves !

Face à cette fraicheur et à cette candeur, Freud (François Berléand très investi dans le rôle), perd tous ses repères : vite séduit, tantôt exaspéré, souvent désarmé, parfois bouleversé... et se retrouve assez rapidement dans la position de l'analysé !

Le spectateur sourit, se réjouit des changements de posture des deux protagonistes, s'amuse des quiproquos de langage et ne comprend qu'à la toute fin qu'il est au théâtre et non sur le divan d'un analyste !

Un spectacle intelligent et divertissant à voir au théâtre Montparnasse

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

En 1972, Marcel Trillat avait réalisé un premier documentaire télévisuel de 26 minutes sur les frères Bertrand, trois paysans célibataires qui tenaient une exploitation laitière d'une centaine de bêtes dans un village de 50 habitants en Haute-Savoie !

Concerné par ce témoignage puisqu'il habitait à côté de cette ferme, le réalisateur Gilles Perret a décidé de leur consacrer en 1997 son premier film Trois frères pour une vie, alors que les trois agriculteurs sont en train de transmettre la ferme à leur neveu Patrick et sa femme Hélène.

Aujourd’hui, 25 ans plus tard, le réalisateur-voisin reprend la caméra pour accompagner Hélène qui, à son tour, va passer la main.

50 ans dans la vie d'une ferme, à travers plusieurs générations qui ont à cœur de bien faire leur travail, de s'inscrire dans le progrès comme par exemple la robotisation de la traite, de sauvegarder la beauté des paysages qui les entourent à 800 m d'altitude sur les coteaux de la vallée du Giffre entre Chamonix et Genève et de transmettre leur exploitation dans les meilleures conditions !

Des personnages attachants, bouleversants d'humanité acceptent de parler d'eux-mêmes, de la joie que leur procure leur travail mais également de la pénibilité et du côté répétitif de leurs tâches, de la réalité économique dans laquelle s'inscrit la fabrication du Reblochon et de leur vie intime rendue si complexe du fait de l'exode rural...

Des images de cartes postales mais pas que, des sourires d'enfants dont les yeux pétillent, des repas simples partagés autour d'une table en bois, des vaches magnifiques dont chacun connait le nom et le caractère...

Un film pour raconter une histoire agricole tout à la fois traditionnelle, respectueuse des hommes, des animaux et de la nature et résolument ancrée dans son siècle !

 

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Le film s’inspire du roman Présences d’un été du Japonais Taichi Yamada, publié en 1987 avant d’être traduit en anglais en 2003.

Encensé par la critique, il nous raconte l'histoire d'Adam (Andrew Scott), qui vit dans une tour à Londres où la plupart des appartements sont inoccupés.

Scénariste en chambre, assailli par des souvenirs de son passé, Adam retourne dans la ville de son enfance où il a vécu avec ses parents qui sont morts dans un accident de voiture alors qu'il n'avait que 12 ans... et découvre que ses parents occupent toujours les lieux, et semblent avoir le même âge que le jour de leur mort, il y a plus de 30 ans !!!

Le réalisateur Andrew Haigh s'attache aux névroses de cet homme qui s'affirme comme gay et vit seul dans un appartement qui lui sert de tanière...

Séduit par Harry (Paul Mescal), un mystérieux voisin qui redoute la visite de vampires, il renoue avec une sexualité vaguement honteuse qui l'angoisse et le comble tout à la fois...

Dans un récit mêlant réalisme et fantastique, le cinéaste nous invite à partager durant 1h45, la parcours psychanalytique de ce quadragénaire mal dans sa peau, en nous infligeant scènes de sexe et délires sous psychotropes...

Au secours !

 

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Comme tout a été dit sur Molière ou presque, Olivier Py nous propose un Molière bisexuel !

Le film nous raconte la dernière représentation du Malade imaginaire, le 17 février 1673, sur la scène du théâtre du Palais-Royal, par un Molière agonisant...

Dans un magnifique décor rouge et or, la caméra nous invite à assister au spectacle en nous conviant sur la scène, dans les balcons, dans la loge et les coulisses...  de l'ultime performance de Jean-Baptiste Poquelin !

Le réalisateur nous immerge et nous noie dans un scénario qui n'est pas sans évoquer la Rome décadente : sexe, luxure, orgie... rien ne nous est épargné !

Laurent Lafitte (Molière), les acteurs de la troupe et les spectateurs sont ridicules dans leurs rôles poudrés ; seule Jeanne Balibar, qui n'apparait que quelques instants, est émouvante dans le rôle de Madeleine !

A éviter !

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