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Route 66

Route 66

Prenez vos bécanes pour aller au cinéma, voir des pièces de théâtre, admirer des expositions...

Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

C’est la fin de l’année scolaire à Budapest. Recalé à son oral d’histoire au baccalauréat, Abel (Gaspar Adonyi-Walsh) décide de mentir à ses parents sur les raisons de son échec et déclenche alors, malgré lui, un scandale politico-médiatique.

Le réalisateur hongrois Gabor Reisz nous raconte, durant plus de deux heures, une courte tranche de vie d'un jeune homme de 18 ans, amoureux d'une jeune fille qui elle-même a déclaré sa flamme à leur professeur d'histoire, lequel l'a gentiment mais fermement remise à sa place...

Xième témoignage sur le monde enseignant où l'élève accuse à tort un professeur, en l'occurrence ce fameux professeur d'histoire qui l'aurait interpellé lors de l'examen sur le port d'un pin's à cocarde, symbole nationaliste lié à la révolution de 1848 mais récupéré par Viktor Orban...

Découpé en plusieurs séquences avant, durant puis après l'examen, le film centré autour d'Abel, se veut l'illustration de la polarisation de la société hongroise dont se nourrit la sphère médiatique mais reste en surface en laissant entendre que le sujet est hautement sensible...

L'ennui, c'est qu'il ne se passe pas grand chose, que les personnages ne sont pas attachants, que certaines scènes, de mon point de vue inutiles ou caricaturales, cassent la tension du film... et que la fin est incompréhensible...

 

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Le film s’inspire d’une épreuve que Teddy Lussi-Modeste a traversée il y a quelques années, dans le collège où il était professeur...

Si le réalisateur ne souhaitait pas coller aux événements tels qu’ils s’étaient déroulés dans la réalité, il voulait représenter à l'écran les émotions qui l'ont traversé et surtout la peur qui saisit celui qui interprète son rôle...

Julien (François Civil), professeur de français dans un collège de banlieue est convoqué par le CPE (conseiller principal d'éducation) qui lui dit avoir reçu une lettre d'une de ses élèves qui dénonce le harcèlement qu'il exercerait sur elle...

D'une remarque malheureuse formulée en classe et d'une invitation hasardeuse de sa part dans un kebab de 6 bons élèves de sa classe (dont son accusatrice), l'histoire s'emballe au point que peu à peu, Julien perd toute spontanéité et confiance en lui au point de redouter d'entrer dans sa salle de classe, de sortir du collège où l'attend menaçant le frère ainé de la jeune fille qui l'a dénoncé, de croiser le regard en plus en plus critique de ses collègues, d'emprunter le chemin jusqu'à son domicile...

Tout à la fois film à charge contre l'administration de l’Éducation Nationale et la Police, film dénonçant la solitude des enseignants et le pouvoir de la voix des victimes présumées, film reflet de la violence de la société d'aujourd'hui, film miroir de la naïveté et de l'orgueil d'un jeune professeur s'imaginant qu'il peut changer la vie de ces adolescents comme un de ses professeurs a jadis changé la sienne...

L'histoire racontée comme un thriller m'est apparu partisan, non pour son propos mais pour l'intention sous-jacente du réalisateur : souhaite-t-il témoigner de l'actualité du monde enseignant (et dans ce cas j'ai nettement préféré "Un métier sérieux" - voir ma critique du 11 juillet 2023 -, qui est, de mon point de vue, beaucoup plus objectif et distancié) - ou désire-t-il se présenter comme victime et se faire "pardonner" d'un comportement (dans le film en tout cas), totalement immature et nombriliste ?

Vous me direz ce que vous en pensez !

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Le premier long métrage de Ronan Tronchot, interroge sur le statut du prêtre d'aujourd'hui et sur la paternité...

Simon (magnifique Grégory Gadebois) est un prêtre dévoué à sa paroisse dans la ville d'Auxerre. Au cours d’une messe, Louise (Géraldine Nakache), qu’il n’avait pas revue depuis son séminaire, refait surface. Elle lui présente Aloé (adorable Anton Alluin), enfant de 11 ans, dont il apprend qu'il est le père.

Bouleversé par cette nouvelle, Simon va tout d'abord se réfugier dans son travail de prêtre... puis peu à peu se laisser séduire par la curiosité et l'authenticité de cet enfant... jusqu'à revisiter sa pratique et notamment auprès des jeunes qu'il accompagnait de façon plus bienveillante que  réellement engagée...

Confronté à cette soudaine paternité,  Simon va tenter de trouver de l'aide auprès de sa hiérarchie pour convaincre les plus hautes instances de l’Église que sa vocation est compatible avec l’amour paternel...

Élevé dans la religion catholique en Bretagne, le réalisateur, jeune papa par ailleurs, a voulu nous raconter le combat sincère d'un prêtre catholique qui se heurte aux dogmes de l’Église...

Toujours juste (le réalisateur s'est entouré de prêtres pour le conseiller), jamais prêchi-prêcha, le film réussit à nous passionner et à nous émouvoir jusqu'aux toutes dernières images...

Porté par un Grégory Gadebois qui crève l'écran, l'histoire s'enrichit d'excellents personnages secondaires : Amine (Lyes Salem), le collègue algérien de Simon, la "bonne" du curé (Danielle Lebrun)...

A voir malgré la critique peu enthousiaste de Télérama !

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Premier long métrage écrit et réalisé par le suisse Maxime Rappaz, le film est terriblement séduisant...

Un scénario original pour nous raconter l'histoire de Claudine, une femme d'une quarantaine d'années qui s'occupe seule de son fils gravement handicapé : couturière de son état, elle s'est forgée un équilibre précaire entre les discussions avec ses clientes et les escapades qu'elle s'offre tous les mardis dans un hôtel de haute montagne, dans un décor grandiose de cimes surplombant un immense barrage...

Une actrice merveilleuse en la personne de Jeanne Balibar qui, une fois n'est pas coutume, interprète avec maestria une femme "ordinaire", qui va peu à peu révéler toute sa singularité et surtout sa fragilité affective...

Des allers et retours, parenthèses symboliques, qui permettent à Claudine de quitter la vallée où elle habite avec son fils, pour se transformer en femme "fatale" à l'élégance raffinée à la recherche d'un homme pour une rencontre sans lendemain...

Un twist subtil qui dérègle la "routine" de Claudine lorsqu'elle rencontre Michael (excellent Thomas Sarbacher), un ingénieur spécialisé en génie hydraulique qui va décider de rester sur place pour la revoir...

Du cinéma classieux comme on en voit rarement !

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Averroès et Rosa Parks sont deux unités de l’hôpital Esquirol (connu autrefois comme l'asile de Charenton), qui relèvent - comme l’Adamant - du Pôle psychiatrique Paris-Centre.

Survolés par un drone, les bâtiments se découvrent, classiques et sévères mais lumineux, à la lisière du Bois de Vincennes...

Le documentaire de Nicolas Philibert constitue le second volet de ce qui formera un triptyque avec Sur l'Adamant et La Machine à écrire et autres sources de tracas (sortie prévue le 17 avril)

Le réalisateur s'explique : "C’est un peu comme si, après avoir filmé ce qui est sur le devant de la scène dans Sur l'Adamant, je montrais cette fois les coulisses, les soubassements".

Les patients qui ont échoué là traversent un moment dans lequel ils sont plus vulnérables et plus chancelants que ceux rencontrés dans la péniche hôpital de jour... mais Nicolas Philibert a voulu filmer la même psychiatrie, ou ce qu'il en reste...

Un établissement où les soignants, même s'ils ne sont pas assez nombreux en fonction des besoins, s'efforcent d'accueillir et de prendre en considération la parole de ces êtres cabossés par des accidents de vie qui les empêchent de reprendre une existence normale et donc autonome, avec un travail qui leur permettrait de retrouver une place dans la société... et de payer des impôts, comme dit l'un d'entre eux, qui les associent à une forme de rédemption de la culpabilité qu'il ressent de son état...

Le cinéaste, en plein accord avec l'équipe médicale et les patients, les filme en entretiens individuels ou lors de réunions « soignants-soignés », pour tenter de nous faire entrer dans l'univers de chacun, revenant sur le moment où ils ont "basculé", les questionnant sur leurs peurs, leurs progrès, leurs projets... et c'est tout à la fois terrifiant et passionnant...

Durant 2h23 mn, nous découvrons des femmes et des hommes, jeunes ou déjà âgés, internés depuis quelques semaines ou de longues années, plus ou moins conscients de leur pathologie, qui confient leur mal-être ou racontent leurs hallucinations tel celui qui sourit parce qu'il est persuadé d'avoir retrouvé parmi le personnel et les autres patients son grand-père et son père décédés - qui décrivent leurs terreurs ou développent des raisonnements dont la logique absurde possède sa propre logique...

Un film coup de poing qui nous oblige à regarder les malades "mentaux" comme nos semblables !

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Publié le par Hélène
Publié dans : #théâtre

Classique du théâtre moderne britannique, la pièce Educating Rita écrite par Willy Russel en 1980, a été adaptée au cinéma en 1983 où le film a reçu trois nominations aux Oscars (meilleurs actrice Julie Walters, acteur Michael Caine et scénariste)

Reprise dans sa traduction française au théâtre Le Funambule depuis fin février, L'Education de Rita est une comédie drôle, touchante et incisive, magnifiquement interprétée par deux talentueux acteurs : la lumineuse Maxime-Lior Windisch et en contrepoint le sombre Owen Doyle...

Elle, coiffeuse à Liverpool, pétillante et curieuse, rêve de devenir une jeune femme cultivée. Lui, professeur de littérature désabusé et poète raté se noie dans ses livres et son whisky. Quand Rita décide de s'inscrire dans un programme d'Université libre, elle débarque comme une tornade dans le bureau de Frank qui essaye de s’en débarrasser mais elle s’accroche. Elle met tous ses espoirs dans l’éducation : "elle veut tout savoir",  alors que lui n’y croit plus.

Dans un décor envahi par les livres, ces deux-là vont peu à peu s'apprivoiser, le maître perdant ses certitudes au contact de cette étudiante hors normes, l'élève gagnant en indépendance d'esprit et en affirmation personnelle...

Au travers de ce texte brillant, le dramaturge anglais adapte sa propre histoire, puisque lui-même a quitté l'école à 15 ans, a enchaîné les petits boulots, est devenu coiffeur pour dames avant de reprendre ses études à l'âge de 20 ans... et de connaître le succès comme dramaturge... et cette mise en abîme est passionnante...

A voir sans attendre (dernière représentation le 28 avril) !

 

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Stéphane Brizé, dont j'avais personnellement beaucoup apprécié sa trilogie sur le monde du travail avec La loi du marché, En guerre et Un autre Monde, s'essaie pour son dixième long métrage à un autre registre : la comédie mélancolique...

Avec la désillusion pour fil rouge, il nous raconte les retrouvailles improbables, de Mathieu (Guillaume Canet), un acteur en pleine crise de la cinquantaine et Alice (Alba Rohrwacher), une pianiste d'une quarantaine d'années qui vit dans une petite cité balnéaire dans l'ouest de la France avec son mari médecin et sa fille...

Ces deux-là se sont aimés il y a quinze ans et le temps a passé... surtout pour Mathieu qui s'est concentré sur sa carrière cinématographique...

Lorsque déprimé par son choix de renoncer à jouer au théâtre à quelques semaines du début des représentations, Mathieu décide de faire une cure de thalassothérapie, il ne se doute pas qu'il va se trouver confronté à son passé...

Après une première partie un peu longue durant laquelle Mathieu découvre les "joies" solitaires d'une cure dans un établissement de luxe aux 3/4 vide, avec heureusement quelques gags plus ou moins amusants pour nous distraire, le film démarre réellement lorsque Mathieu et Alice se revoient...

En pointillé, le réalisateur pose des questions très actuelles : les dessous du succès médiatique, le sentiment d'imposture,  la difficulté à exprimer ses sentiments, la persistance du sentiment amoureux, la peur de l'échec... mais malgré l'excellent jeu de Alba Rohrwacher et du fait d'une longueur excessive (1h46) et de scènes répétitives, le film nous laisse sur une impression mitigée...

A voir pour la petite musique, signée Vincent Delerm, les paysages et surtout le magnifique personnage d'Alice qui réunit tous les questionnements d'une femme d'aujourd'hui !

 

 

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Publié le par Hélène
Publié dans : #théâtre

"Toute une vie sans se voir" propose une relecture moderne d'Orphée et Eurydice, ces deux amants condamnés à ne plus pouvoir se regarder...

En 1973, Véronique Sanson a quitté Michel Berger. Elle regrettera la manière dont elle l’a fait et cette culpabilité nourrira la majorité de ses compositions.

Michel et Véronique vont s’écrire tout au long de leurs vies à travers les textes de leurs chansons qui se répondent -  et c'est ce qu'on (re)découvre en écoutant Julie Rousseau et Bastien Lucas qui les interprètent avec brio sur la scène du Studio Hébertot...

Sans chercher complètement à les imiter, les deux artistes mêlent leurs voix et s'accompagnent au piano dans un jeu  enlevé et toujours empli d'émotion...

Le spectateur/auditeur retrouve avec plaisir les plus grands succès de Véronique Sanson et le talent pianistique de Michel Berger...

Seul petit bémol à ce spectacle délicieux : un petit déséquilibre entre les deux acteurs, tant l'énergie de Julie Rousseau est particulièrement séduisante !

Le spectacle, qui est une reprise, est programmé jusqu'au 7 avril !

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Thea Sharrock s'est inspirée d'un fait divers réel : les habitants de Littlehampton, une ville côtière du sud de l'Angleterre, ont reçu en 1920 un torrent de lettres anonymes ordurières, ciblant plus particulièrement Edith Swan (toujours aussi formidable Olivia Colman), une vieille fille bigote, ainée d'une famille 10 enfants, vivant toujours sous le toit de ses parents !

Les soupçons de la famille et de la police se portent tout de suite sur la voisine irlandaise Rose Gooding (amusante Jessie Buckley), une jeune femme libre, au langage cru, qui vit avec sa fille et son compagnon noir...

Sur un rythme enlevé, la scénariste livre une charge un peu caricaturale contre les ravages du patriarcat : coincée entre une mère confite en dévotion et un père autocrate qui a éloigné son prétendant, Edith tente de survivre en organisant des parties de whist avec les grenouilles de bénitier de la paroisse...

Heureusement l'agent de police Gladys Moss (excellente Anjana Vasan), confinée, de par son sexe, dans des tâches subalternes, défie sa hiérarchie pour mener sa propre enquête : féministe avant l'heure, elle n'hésite pas, en véritable professionnelle, à utiliser l'analyse graphologique méprisée à l'époque...

Un bon moment de cinéma distrayant, malgré quelques longueurs et quelques lourdeurs de trait !

 

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Le film de Paola Cortellesi (dont c'est le premier long métrage), a créé la surprise à sa sortie en Italie en octobre 2023, en totalisant 5 millions de spectateurs (dépassant au box-office national Oppenheimer et Barbie).

Au-delà du succès populaire, le film a suscité de vifs débats en Italie autour du patriarcat et ses racines, entrant en résonance avec le féminicide de Giulia Cecchettin : le meurtre de cette étudiante de 22 ans, perpétré par son petit ami le 11 novembre 2023, a indigné le pays.

La notoriété de sa réalisatrice et actrice principale, Paola Cortellesi, qui a commencé sa carrière comme humoriste à la télévision, a permis de renouer avec une tradition perdue du cinéma italien : celle de constituer une œuvre à la fois politique et populaire !

L'idée de départ de la réalisatrice était de dépeindre le quotidien de femmes ordinaires de l'immédiat après-guerre, en se basant sur les histoires racontées par ses grands-mères, ses tantes et ses parents... pour mieux dénoncer le patriarcat subi par ces générations de femmes jusqu'à ce qu'une d'entre elles en prenne conscience et se rebelle...

Tourné en noir et blanc, le film nous replonge immédiatement dans cette époque encore ancrée dans les cerveaux des baby boomers, lorsque les femmes étaient réduites à leur fonction reproductrice, n'avaient pas le droit de travailler sans l'accord de leur mari, n'avaient pas le droit de vote, n'avaient pas de compte bancaire...

Les années 40/50 si proches et si lointaines !

Je ne sais pas si le film aura un succès comparable en France à celui qu'il a connu en Italie, mais c'est un film nécessaire en ces temps "me-too"... même si j'ai regretté quelques scènes un peu caricaturales qui, de mon point de vue,  risquent d'affaiblir la force de la dénonciation !

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