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Route 66

Route 66

Prenez vos bécanes pour aller au cinéma, voir des pièces de théâtre, admirer des expositions...

Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Arnaud Desplechin s'est entouré d'une brochette d'acteurs stars pour réaliser, en langue française, l'adaptation du roman de Philip Roth Deception...

Denis Podalydès interprète avec brio l'écrivain américain, réfugié à Londres à la fin des années 80 et amoureux fasciné par sa belle et jeune amante anglaise (lumineuse Léa Seydoux)... 

Anouk Grinberg dans le rôle de l'épouse, Emmanuelle Devos dans le rôle d'une ex bien aimée et Rebecca Marder dans le rôle d'une de ses brillantes étudiantes complètent élégamment le casting...

Le réalisateur nous plonge avec talent dans l'univers de Roth où reviennent de façon obsessionnelle la question de la judéité, le pouvoir des mots, le mystère du désir et la pulsion de mort...

Découpé en 11 chapitres, le film nous fait partager cette jolie histoire d'amour entre un écrivain et sa muse, où les mots font naître le désir et nourrissent l’œuvre de fiction qui s'écrit sous nos yeux...

Un film brillant, complexe et très cérébral, sans doute un peu trop long (1h45), pour complètement nous séduire...

 

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Comment mener une double vie quand elle se conjugue au féminin ?

Traductrice de haut vol, Judith vit entre Paris et Genève...

En France, elle est Judith aux côtés de son mari Melvil (Bruno Salomone), chef d'orchestre renommé et de ses deux fils...

En Suisse, elle est Margot et mène une vie plus modeste aux côtés d'Abdel (Quim Gutierrez) et d'une fillette...

Dès les premières images, le réalisateur Antoine Barraud nous perd savamment dans un thriller hitchcockien aux multiples rebondissements...

Tout semble bien se passer pour Judith/Margot (Virginie Efira) mais la fragile mécanique se grippe rapidement sous les reproches conjugués des deux hommes et des trois enfants...

L'actrice nous entraîne dans sa fuite en avant et nous envoûte en passant subtilement d'un rôle à l'autre, femme fatale ou mère fragile, femme blessée ou mère dénaturée...

Comme l'héroïne, le spectateur ne sait plus qui est cette femme qui trébuche et se réinvente avec élégance jusqu'aux toutes dernières images !

Un très beau film !

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Après avoir posé sa caméra en Espagne dans Everybody knows, Asghar Farhadi revient dans son pays dans la ville de Shiraz, connue pour ses nombreux et glorieux vestiges historiques...

Le réalisateur iranien qui a été récompensé par le Grand Prix du Festival de Cannes 2021, nous parle d'un héros ordinaire qui fait la une des media durant un court laps de temps pour un acte altruiste puis est rattrapé par la vindicte des réseaux sociaux...

Rahim (Amir Jadidi) est en prison pour une dette qu'il n'a pas pu rembourser à son beau frère Braham (Mohsen Tanabandeh) ; lors d'une permission de deux jours il tente par tous les moyens de convaincre son créancier de retirer sa plainte contre le versement d'une partie de la somme qu'il lui doit...

Aidé par sa compagne Farkhondeh (intéressante Sahar Goldoost), qui a miraculeusement trouvé un sac contenant un grand nombre de pièces d'or, notre héros sourire aux lèvres va triompher puis se faire piéger au nom de la vérité, en essayant de réconcilier les déclarations des différentes parties prenantes : sa famille, la presse, le directeur de la prison, une association caritative et le grand public via les réseaux sociaux...

Malgré la présence des enfants de la famille qui regardent sans comprendre le drame qui se joue sous leurs yeux, le film reste étonnamment désincarné tant la personnalité de Rahim nous étonne puis nous lasse : qui est véritablement cet homme qui n'hésite pas à utiliser son fils bègue pour convaincre de sa bonne foi et louvoie face aux différentes injonctions de son entourage...

Sans doute Un héros aurait-il mérité d'être un peu moins long, moins descriptif et plus resserré sur les ressorts psychologiques de son personnage...

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Jérôme Bonnell nous fait partager une journée de Jonas (Grégory Montel),  un quadra immature qui n'arrive pas à se faire à l'idée que Léa (Anaïs Demoustier) ne l'aime plus...

Réfugié dans le café en face de chez elle, il tente de lui écrire une lettre d'amour/de rupture tout en guettant sa fenêtre...

Paterné par Mathieu le propriétaire du café (formidable Grégory Gadebois), Jonas passe par toutes les émotions : jalousie, désir, amertume, regret, incompréhension sans jamais véritablement se remettre en question : il est tout entier dans chacune de ses micro-décisions...

De jolis échanges entre Jonas et Mathieu, une parenthèse très intense entre Jonas et son ex femme (formidable Léa Drucker) entretiennent la petite musique des amours post adolescentes...

Anaïs Demoustier fait de l'Anaïs Demoustier : vive, primesautière, pas vraiment engagée si ce n'est dans son métier et dans son rôle de mère...

Un film plaisant que l'on traverse en souriant devant tant de maladresses relationnelles...

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Steven Spielberg a eu l'idée folle de tourner à nouveau l'opposition des Jets et des Sharks, en l'ancrant dans l'Upper West Side, territoire voué à la démolition pour lequel les deux gangs se battent...

Le réalisateur a déplacé plusieurs scènes en extérieur dans les rues de New York, donnant ainsi aux chorégraphies un ancrage réaliste...

Les décors reflètent bien la pauvreté et l'exclusion des portoricains mais également des "petits blancs"...

La musique de  Leonard Bernstein est toujours aussi géniale, les acteurs ont bien l'âge de leur rôle... mais ils semblent s'excuser de ne pas être à la hauteur de leurs célèbres prédécesseurs...

Seule Ariana DeBose qui interprète Anita la femme de Bernardo, chef des Sharks crève l'écran !

Le film est long, trop long et nous donne envie de revoir la version de 1961

 

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Dans son premier long métrage, Aurélie Saada nous immerge dans une famille juive aux côtés de Rose, une mère, grand-mère et très vite veuve d'un mari billant qu'elle adorait...

Le film débute sur les images joyeuses d'une fête traditionnelle puis plonge dans la tristesse quand Rose se retrouve désemparée face à sa nouvelle solitude...

Entouré de ses trois enfants dont le dernier vit encore chez elle, Rose va petit à petit reprendre goût à la vie et oser enfin être femme avant d'être mère...

Malgré quelques maladresses et scènes un peu trop appuyées, le film nous offre un magnifique personnage incarné par la toujours très belle Françoise Fabian !

Sans oublier Aure Atika et Grégory Montel qui interprètent les deux aînés de la fratrie et Pascal Elbé dans un rôle de tendre confident...

Une ode à l'émancipation féminine saupoudrée de moments joyeux !

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

En adaptant le roman éponyme de Karine Tuil récompensé du prix Interallié et du prix Goncourt des lycéens en 2019 , le cinéaste s'empare d'un sujet à la "mode" mais essentiel, à savoir la zone grise du consentement...

Yvan Attal  a fait appel à ses proches : son fils Ben Attal incarne l'accusé et sa femme Charlotte Gainsbourg la mère de l'accusé - pour incarner cette histoire de viol qui se déroule dans le milieu de l'intelligentsia juive...

Campant l'intrigue dans une première partie en deux chapitres Lui puis Elle un peu démonstrative et longuette, il nous plonge ensuite dans une scène de procès brillante mais didactique...

Visiblement Yvan Attal s'est beaucoup documenté sur le sujet en assistant à un vrai procès pour viol quant à son fils Ben, au début peu enchanté par le rôle visiblement très éloigné de sa personnalité, il s'est appliqué un peu laborieusement à faire ressortir le côté violent de son personnage...

La victime Mila interprétée par une actrice prometteuse Suzanne Jouannet n'est pas, de mon point de vue, assez complexe : issue d'un milieu modeste ultraorthodoxe, elle est la victime désignée de ces jeunes mâles blancs intelligents et fortunés qui entourent l'accusé...

La question du consentement est bien posée mais le scénario gâté par des personnages outrés tels Pierre Arditi (animateur vedette, homme à femmes et accessoirement père de l'accusé), manque curieusement d'incarnation...

Très, trop long (2h18), le film nous laisse au bord de la route alors que le sujet est universel et le scénario très juste...

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Kiyoshi Kurosawa nous plonge dans un pan d'histoire peu connu où le Japon a révélé sa noirceur...

Le 19 septembre 1931, l'armée japonaise impériale envahit la Mandchourie après l'incident de Moudken  - soit la destruction d'une section de voie ferrée appartenant à la société japonaise des chemins de fer de la Mandchourie du Sud. Cet attentat planifié par les japonais redoutant une unification de la Chine, permet de justifier la formation d'un État fantoche, appelé Mandchoukouo où ils exercèrent un régime de terreur et de contaminations microbiologiques des populations à l'instar des agissements du IIIe Reich...

Le film qui se déroule à Kobé au début des années 40, nous raconte le destin de Satoko et Yusaku, un couple aisé et moderne qui n'a pas hésité à adopter les us et coutumes de l'Occident...

Yusaku (Issey Takahashi), un brillant homme d'affaires versé dans l'import export, réalise des courts métrages pour son plaisir et celui de ses amis...

Satoko (Yû Aoi), éperdument amoureuse de son beau et talentueux mari, place le bonheur de leur couple au dessus de tout...

Quand Yusaku, qui a beaucoup de mal à adhérer à la fièvre nationaliste de son pays, revient bouleversé d'un voyage en Mandchourie, le scénario diabolique se met en place...

Oscillant entre amour, défiance et patriotisme japonais, n'hésitant pas à mentir, voler et trahir, la jeune femme va tout faire pour comprendre ce qui s'est passé dans la vie de son mari...

Enrichi de personnages secondaires qui révèlent les tempéraments des deux amants, magnifié par des images d'une grande qualité esthétique, le film nous entraîne durant deux heures dans un dangereux et fascinant chassé croisé !

Un film à voir pour le jeu de ses acteurs et sa dimension historique et universelle !

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

Pedro Almodovar excelle quand il filme les femmes, toutes les femmes, jeunes et plus âgées...

C'est un plaisir de le retrouver fidèle à ses obsessions : la maternité, la filiation, la transmission... thèmes auxquels il ajoute en filigrane l'histoire du post franquisme...

Deux femmes accouchent dans une maternité : Janis (merveilleuse Penelope Cruz) qui vit une maternité tardive mais assumée, et une adolescente Ana (Milena Smit), pour qui cette naissance constitue un obstacle pour son futur épanouissement d'adulte...

Janis et Ana vont se réconforter mutuellement puis se perdre de vue, toutes les deux investies auprès de leur bébé...

Janis, photographe de profession a une vie aisée mais malgré la femme de ménage et la nounou à domicile, elle semble en quête d'elle-même, empêchée dans son passé : il lui faut retrouver son arrière grand père qui a été enterré dans une fosse commune - et entravée dans son futur : Arturo (Israel Elejalde), le père de sa fille n'est pas libre...

Ana, de son côté, ne peut pas vraiment compter ni sur sa mère Teresa qui connait un succès tardif comme comédienne, ni sur son père qui l'a renvoyée chez sa mère dès qu'il a appris qu'elle était enceinte...

Quand Janis et Ana se retrouvent par hasard, les liens se tissent à nouveau entre les deux femmes sur fond de secrets bien cachés et de désirs tus...

Le scénario suprêmement habile ne nous dit pas tout mais nous laisse deviner la part d'ombre de Janis :  la caméra filme amoureusement Penelope Cruz qui est toujours aussi belle !

Quant à Ana dont c'est le second rôle dans un long métrage, c'est une révélation...

Pedro Almodovar a confié à son autre actrice favorite Rossy de Palma, le rôle d'amie et d'associée de Janis et nous nous réjouissons de la retrouver, égale à elle même...

Un très beau film, sans doute moins "movida" mais très profond et très incarné !

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Publié le par Hélène
Publié dans : #cinéma

La réalisatrice australienne, après le succès de sa mini série Top of the lake (2013), revient au long métrage 12 ans après Bright Star

Elle présente "The power of the dog", adapté du roman de Thomas Savage, à la Mostra de Venise en septembre 2021 et obtient le Lion d'argent du meilleur réalisateur

Après s'être longtemps intéressée aux personnages féminins en rébellion contre l'ordre établi et l'injustice des sociétés patriarcales, Jane Campion s'intéresse dans ce nouvel opus à la toxicité masculine

Diffusé sur Netflix, le film nous plonge dans l'Etat du Montana en 1925, aux côtés de deux frères héritiers du ranch familial que tout oppose : Benedict Cumberbatch interprète avec brio Phil Burbank, un cowboy macho et cruel alors que son frère George (Jesse Plemons) est doux et sensible

Quand ce dernier, martyrisé par son frère depuis l'enfance, lui annonce qu'il a épousé Rose (Kirsten Dunst), une jeune veuve du coin qui vient s'installer au ranch avec son fils Peter (Kodi Smit-McPhee), la cruauté de Phil s'exacerbe !

Assumant méchamment sa masculinité à travers son refus de l'hygiène et sa recherche de l'exploit sportif à tout prix, Phil va systématiquement humilier la mère et son fils, au point de les transformer en lapins pris dans les phares d'une voiture...

Une fois installé le scénario va gagner en subtilité, dessinant les ressorts psychologiques des différents personnages, révélant leurs faiblesses intimes et pour Peter, le gamin cultivé et androgyne une force de caractère peu commune...

Un très beau film  qui gagne en puissance et reste en mémoire pour l'originalité de la vision offerte par Jane Campion !

 

 

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