El buen patron, le 13ème film du réalisateur espagnol Fernando Leon de Aranoa a été récompensé par six Goya, l'équivalent des César, pour les catégories suivantes : meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleur scénario, meilleur montage et meilleure musique !
Juan Blanco (formidable Javier Bardem), héritier quinquagénaire d'une PME de balances, a décidé de mobiliser tout son personnel pour que son entreprise remporte un convoité prix local d'excellence industrielle...
Hélas, durant cette semaine "horribilis", tout semble se liguer contre le patron qui doit faire face à un ex-employé viré qui campe devant l'usine en protestant bruyamment, réconforter le responsable de la production (Manolo Solo) qui, déprimé par l'infidélité de sa femme, multiplie les erreurs de commande et met en danger la chaine de fabrication, déjouer les agissements d'une stagiaire sexy interprétée par la malicieuse Almudena Amor..
Le très habile scénario traite sur le ton de la comédie une multitude de thèmes relatifs à la gestion d'une entreprise familiale et de ses employés : la fidélité transgénérationnelle, le licenciement, le patriarcat, la place des immigrés, la distribution des gratifications selon le bon vouloir de la Direction...
Si Javier Bardem est de tous les plans et crève l'écran, il laisse toutefois la place aux autres personnages du film qui constituent autant de figures subtiles et évocatrices d'un cruel microcosme économico-familial : le gardien de l'usine, le vieux et fidèle ouvrier, les épouses des protagonistes dont la femme de Blanco qui, volontairement ou non jette les bases d'une hilarante séquence finale !
Une critique toute en finesse des faux semblants du paternalisme !
Une belle leçon de cinéma !