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Route 66

Route 66

Prenez vos bécanes pour aller au cinéma, voir des pièces de théâtre, admirer des expositions...

Publié le par Hélène
Publié dans : #théâtre
"Le Système" une pièce savante et brouillonne...

Didier Long met en scène au théâtre Antoine une page de l'histoire de France, la régence de Louis XV, qui n'est pas sans rappeler les dérives financières de notre époque...

Nous sommes en 1715, Louis XIV vient de mourir, Louis XV, arrière petit fils de Louis XIV est trop jeune pour régner, Philippe d'Orléans neveu de Louis XIV est nommé régent par le Parlement, l'état français est ruiné...

Un mathématicien surdoué, l'écossais John Law (fiévreux Lorant Deutsch) se présente à la cour pour sauver la France de la faillite... Il convainc le Régent (Urbain Cancelier) et ce, contre l'avis du fermier général Pâris (Eric Métayer), d'adopter son Système ; créer une banque qui émet du papier monnaie contre de l'or et prête à l'Etat le métal récolté.

Séduit par l'audace du financier, le Régent autorise en 1716 l'ouverture de la Banque générale qui deviendra la Banque Royale en 1718...

L'opération démarre bien mais la banque reste fragile pour faire face face à d'éventuelles demandes de reconversion de ses billets...

Pour aller plus loin, John Law met en place un système encore plus audacieux qui préfigure la dématérialisation de l'argent...

En 1717, il fonde la Compagnie d'Occident qui obtient le monopole du commerce avec la Louisiane. En 1719, il y réunit d'autres sociétés de commerce pour créer la Compagnie perpétuelle des Indes. Les actions de sa compagnie peuvent être souscrites par apports de rentes sur l'Etat ou par paiement comptant et la Banque accepte de prêter des billets à cette fin...

L'opération est bien menée, le cours des actions s'envole et la cadence d'émission des billets s'accélère mais la réalité des mines d'or du Mississippi est mise en doute...

La confiance n'est plus là, la spéculation se retourne, les détenteurs de billets et d'actions sont ruinés, John Law qui avait été nommé contrôleur général des Finances en 1720, s'enfuit !

La pièce retrace la confusion de cette période et nous plonge dans l'ambiance de la cour de l'époque : le Régent, grand travailleur et dirigeant éclairé, habilement conseillé par l'abbé Dubois, son ancien précepteur (excellent Stéphane Guillon) est en réalité un libertin, mal marié à Françoise Marie de Bourbon (fille de Louis XIV), qui s'étourdit en orgies et passe toutes ses nuits auprès de sa maîtresse (Marie Bunel)... Il tient tête à sa mère la princesse palatine Elisabeth Charlotte de Bavière (amusante Sophie Barjac) et impose à tous "l'As" John Law...

Malgré l'intérêt du sujet et la perspective historique, la pièce sonne malheureusement un peu creux, les comédiens sont peu crédibles : on regrette Philippe Noiret dans le rôle du dit Régent dans le film "Que la fête commence", le propos est dilué dans une mise en scène qui veut tout embrasser sans nous étreindre...

Dommage, dommage, l'ambition est là mais la mayonnaise ne prend pas !!!

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